Clémentine Demoya arrive

Clémentine jeta sa cape sur ses épaules, posa son chapeau sur sa tête et attrapa sa valise. Elle embrassa la pièce du regard et son visage s’illumina d’un sourire. Elle en avait finit avec cette vie, une nouvelle s’offrait à elle désormais. Elle ne reviendrait jamais dans cette misérable chambre qu’elle louait, ni dans cette maison, ni ne reverrait les colocataires. Elle s’en réjouissait d’avance.
Claquant la porte derrière elle, joyeusement, la jeune femme descendit au rez-de-chaussée de la maison et se retrouva debout au milieu du salon. Elle était seule, et elle avait dit adieux la veille à ses colocataires, elle pouvait donc enfin quitter les lieux. Posant la paume de sa main ouverte sur le fermoir rond de sa cape, elle murmura en fermant les yeux :

"Transportes moi à l’Arche de l’Ecole David Demoya. "

La seconde suivante, la jeune femme brune rouvrit les yeux, et le temps qu’elle retrouve un certain équilibre sur ses pieds, remarqua qu’elle se trouvait dans la cave, face à un vieil homme en robe de moine.
Elle lui adressa un sourire, posa sa valise sur le sol puis s’avança.

"Ignacius ! Que je suis heureuse de te voir. "

Et sans attendre un instant de plus, elle se jeta dans ses bras.

Le vieux Moine eu juste le temps d’ouvrir les bras pour accueillir chaleureusement la femme qui venait d’apparaître sous ses yeux. Celle-ci portait son éternel chapeau de sorcier, un déguisement d’enfant, sur le crâne. Le Moine eu un sourire pour celle qu’il considérait parfois comme sa propre fille. Clémentine Demoya était exactement celle qu’il aurait voulu, et il regrettait parfois de ne pas avoir fondé une famille au lieu de s’exiler parmi les Humains comme il l’avait fait. C’était trop tard pour regretter, à présent.

Clémentine, à ta vue, la joie m’envahie. Tu sembles très en forme, si je puis me permettre de te complimenter sur ta mine réjouie.

Clémentine sourit. Elle se sentait vraiment heureuse, maintenant qu'elle était... chez elle.

Tu peux tout te permettre, Ignacius.

La jeune femme lui adressa un regard lourd de sous-entendus amusés. Elle savait bien que le vieux moine ne serait pas offensé par son attitude. Elle le connaissait depuis assez longtemps maintenant, pour deviner à l'avance ses réactions.

On m'a dit qu'une première floppée d'élèves n'allait pas tarder. Prépare toi à les accueillir comme il se doit. Je compte sur toi pour faire bonne impression.

Le vieux Moine elfe prit un air outré en entendant les paroles de la jeune femme. Les rides de son front se firent plus visible et il commençait à tirer sur sa petite barbiche.

Comment ? Clémentine ? Tu oses prétendre, ma chère, que je ne saurais pas accueillir comme il se doit de nouveaux élèves ? C'est absurde ! Absurde...

Le Moine paraissait irrité, et il continua d'un air ronchon :

Je saurais très bien m'occuper des petits nouveaux, non mais ! Je suis un vieil elfe moi, pas né de la dernière pluie, ni de celle d'avant. J'ai connu les guerres moi, les épidémies, les envahisseurs et les exterminateurs de Créatures. Je suis un sage, moi mademoiselle, je suis un ancien, un penseur, un...
Ignacius toussota.

Un grand bavard aussi. sourit-il. Ne t'inquiète donc de rien, ma petite Clémentine.

Amusée, la directrice laissa le moine Ignacius débiter tout son petit monologue avant, d'un sourire, de lui signifier qu'il parlait trop. Son interlocuteur comprit aussi et s'arrêta.

J'ai de la paperasse à remplir et des comptes à tenir, occupe toi des nouveaux du mieux que tu pourras, je te fais confiance.

Posant sa main sur le bras du moine, Clémentine lui envoya un regard heureux et apaisant :

Merci pour tout.

Et la jeune femme s'éloigna d'un pas léger, les talons de ses bottes claquant sur le sol de la cave, sa cape volant derrière elle à cause du mouvement de sa démarche gracieuse.

Au fait, je repasserais pour amener les nouveaux à l'intendance. Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas obligé de leur faire la conversation trop longtemps.

Avec un sourire en coin, à moitié dissimulé dans la demie pénombre de la cave, le Moine regarda s'en aller Clémentine. La Directrice avait l'air sûre d'elle. Peut-être l'était-elle réellement.

Je crois que je vais devoir garder un oeil sur tout ça... enfin, n'y pensons plus !

D'un pas lent et mesuré, le Moine Ignacius retourna derrière son pupitre, attrapa sa plume et se mit à écrire des choses et d'autres, ses réflexions et tout ce qu'il lui passait par la tête.


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