Peter pénètre dans la bibliothèque

Lorsque Peter ouvrit la porte, il en eut immédiatement le souffle coupé. Même une personne réticente à lire n'aurait pas eu un autre genre de réaction. Les livres étaient tous à thèmes, style d'écriture, couvertures, odeur variés. Il y en avait pour tous les gpûts. Pour un peu, on aurait presque hâte d'avoir des devoirs rien que pour le plaisir de les faire ici !

Avisant un fauteuil confortable, Peter s'assit dans un coin de la bibliothèque près de l'entrée sans qu'on puisse l'apercevoir à moins d'avoir tourné quelques angles d'étagères.

Il en soupira d'aise. Et, comme Peter était un fou d'écriture, il décida avant de s'emparer d'un de ses merveilleux livres d'écrire d'abord une petite histoire, inspirée des petits événements de la journée. Il y avait toujours dans ses poches son stylo plume fétiche et maints bouts de paiper qui y traînaient.

Alors qu'il écrivait, Peter crut qu'il n'était pas seul dans cette partie de la bibliothèque. Il avait l'impression dérangeante d'être observé. Ce sentiment s'amplifiant plus qu'autre chose, il lâche sa plume qui tâche sa feuille d'un peu d'encre bleue et murmura timidement, de peur de passer pour un fou si jamais il se trompait :
- Y a quelqu'un ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

Delora s'approcha, elle s'en voulut d'avoir observé Peter de cette manière, mais après tout, elle n'allait pas abandonner son instinct vampirique. Elle était entrée discrètement dans la bibliothèque et le regardait à travers les rayons. Elle se présenta à lui :

Ce n'est que moi, aucune inquiètude, encore une fois. Je peux me joindre à toi ?

Peter se sentit rougir. Il réajusta maladroitement ses grosses lunettes.

- Oui, bien sûr, Delora. Je suis désolé. J'ai sentit qu'on m'observait, et ça m'a effrayé.

Il se sentit tout bête de dévoiler ainsi ses sentiments. C'était chez lui une habitude pas toujours bonne.

- Oui, tu peux venir !Mais tu sais, je ne faisais rien de bien intéréssant.

Il sentit sa rougeur augmenter.

Delora vit rougir le jeune humain. Elle se dit à elle-même : On ne peut pas le nier, c'est un humain ! Elle vint s'asseoir près de Peter, dans un mouvement senselle de hanche.

Je veux juste t'observer, c'est tout ce qui m'intéresse. J'adore observer. Je ne voulais pas t'effrayer, pardon. Qu'est-ce que tu fais ?

Elle le savait déjà mais elle ne voulait pas paraître trop vampire au yeux d'un humain.

- Je t'assures que c'est vraiment très ennuyeux. J'écris des histoires, c'est tout. Elles ne sont pas terribles, elles ne plaisent qu'à moi. Mais écrire me détend. Lorsque j'écris, je sens presque mon coeur s'envoler tant cette action est ancrée en moi et naturelle.


Encore une fois, Peter se tut. Il se sentait idiot. Delora n' y était pour rien, ce n'était pas sa faute. En présence d'un étranger, il se sentait idiot.

Mais, comme il devait faire un effort pour se corriger, il demanda timidement :
- Et toi ? Que fais-tu lorsque tu veux te détendre ? Les vampires ont-ils les mêmes besoins que les humains ?

Delora écouta attentivement la passion du jeune Peter. Puis, quand il lui posa cette question privée, elle hésita longuement. Elle répondit tout de même, avec un sourire tendre :

Effectivement, les vampires n'ont pas les mêmes besoins que les humains. Et si je suivais mon instinct, je devrais me jeter sur toi et te dévorer. Mais je suis différente, comme mon père. Pour me détendre, j'aime chasser. Mais j'apprécie beaucoup lire et écrire des poèmes.

Au long silence qui suivit sa réponse, Peter comprit qu'elle lui avait répondu par pure politesse. En temps normal, il n'aurait pas insisté. Ilse serait contenté de rougir et d'acquiescer. Mais cette fois-ci, la présence d'un être aussi inconnu et mysterieux le fascinait.

-On dirait que les livres ne se sont guère trompés sur vous, les vampires. Votre mode de vie, et tout le reste. Tu crois que Bram Stoker en conaissait ?

Il avait une autre question qu'il hésita à formuler, puis il se jeta à l'eau, se disant que si il en faisai t trop, elle ne se gênerait certainement pas pour le remettre à sa place.

- Est-ce que je pourrais lire l'un de tes poèmes un jour ?

Cette fois, il se tut pour de bon, écarlate. Il se demanda soudain si sa rougeur ne mettait pas enc emoment l'eau à la bouche à Delora. Peut-être la torturait-il indirectement en cet instant. Il se força donc à se décontracter.

A la remarque de Peter sur les vampires, Delora l'interrogea :

Je ne lis pas d'oeuvres sur les vampies. Pourrais-tu m'éclairer sur leur légende humaine ? Que raconte-t-on sur eux ? Je pourrais moi-mêe en dire sur les vrais vampires. Tu pourras peut-être un jour lire un de mes poèmes, oui.

Quand le jeune garçon rougit, Delora s'amusa et éclata d'un rire cristallin :

Tu rougis tout le temps comme ça ?

- Oui, rougit une fois de plus l'intéressé. Je suis vraiment désolé. ça ne doit pas être facile à supporter pour toi de me voir rougir. Par rapport aux légendes des vampires, on catalogue souvent l'espèce des vampires avec "Dracula", un personnage de roman de l'auteur Bram Stoker. C'est un peu lui qui a lançé la légende. On raconte qu'ils s'effritent sous le soleil, qu'ils ne voient pas leur reflet dans un miroir, et qu'ils ont besoin de sang pour se nourrir. Un humain victime devient vampire àson tour. Il sort à son tour d'un cercueil les nuits, de pleine lune de préférence. Ils peuvent se transformer en chauve-souris pour voler. Il leur est impossible d'entrer dans une maison sans y'avoir d'abord été invité.En résumé, un vampire est considerée comme une créture malféfique.

Devant ce monologue, Peter se dépêche da préciser :

- Mais ce sont des histoires. Ne t'inquiètes pas, je sais que tu n'es pas malféque. Lorsque je disais que vous ressembliez à vampires de nos histoires, je parlais uniquement de vos besoins, tels que celui de ne pas trop être en présence du soleil, ou celui de...boire du sang...enfin...Mais pour le reste, l'auteur a voulu nous effrayer.

Delora éclata de rire et eut du mal à arrêter sa folie. Elle se reprit enfin, quelques minutes plus tard et répondit à l'explication de Peter :

Pardon, sacrées légendes ! Et ne t'inquiète pas, le fait que tu rougisses ne me pose aucun problème. Je sais mieux me contrôler que tu peux le penser. D'un certain côté, sur une chose, ton auteur à raison, les vampres son maléfiques. Sauf que moi et mon père sommes un peu différents. C'est très amusant ce que l'on peut inventer sur nous quand même.

Elle sourit, pour voir si Peter rougirrait encore.

Peter, surprit puis rassuré de la réaction de Delora, ne rougit pas mais se permit un sourire soulagé.

- Et vous ? Vous avez des légendes sur les humains ? Ils n'ont pas l'air trèsn appréciés ici se permit-il d'ajouter en repensant à son partenaire de chambre.

Delora, interloquée par la question de Peter, répondit tout de même :

Des légendes sur les humains ? Eh bien, je sais qu'ils rougissent facilement et qu'ils montrent beaucoup leurs émotions. Ils sont faibles et prétentieux. C'est ce que je connais d'eux. Evidemment, ne le prend pas pour toi. Je sais aussi qu'ils ont peur de l'inconnu et ne veulent pas admttre ce qui n'est pas approuvé par la science. Voilà ! Ce n'est pas pour te vexer.

Comme pour donnner raison aux paroles de Delora, Peter rougit. Que c'était agaçant !

-Tu sais, les humains ont tous ses défauts, c'est vrai, mais nous possedons aussi quelques qualités.Des différentes pour chacune d'entre nous. Mais comme vous les vampres et tous les autres membres de cette école nous vivons, nous nous trompons, et nous aimons. Pour moi, toutes les raisons que tu as cité ne justifient pas la haine qu'on a pour eux. Nous pouvons être horrible et vaniteux, ou exactement l'opposé. Nous avons nos côtés mauvais et ceux qui les ont moins.

Peter repensa à ses parents, et à tous ceux qu'il avait laissé en restant ici. De ceux qu'il avait aimé, aucun ne correspondait au portrait décrit par Delora. Il aurait voulu en rire comme elle, mais il était trop orgueilleux pour cela. Comme tous les humains.

Delora admirait ce petit humain, il commençait à vraiment lui plaire. Elle fit une remarque :

Je comprends tout à fait ce que tu dis. Mais je me contente de répéter ce que l'on m'a dit sur vous. Mais j'en connait maintenant deux, Lou et toi. Et j'avoue remarquer que ce que l'on m'a raconté est faux.

Elle sourit.

C'est comme pour les vampire, il y en a des purs (très peu) et il y en a des horribles. Tu ne peux même pas te douter ce dont ceux-ci sont capable, crois-moi.

De la peine traversa sont regard.

-J'imagine, enfin je crois. C'est un point commun de nos deux espèces. Les humains aussi peuvent être horribles, sans pitiés. On est facilement aveuglés par nos sentiments. Par exemple, il n'yy a pas plus dangreux qu'un humain jaloux, crois-moi. Sa folie peut l'entraîner à faire des choses toutes aussi horribles que l'acte de boire le sang de quelqu'un. C'est peut-être même pire, car les vampires ressentent le besoin de boire du sang, je suppose. Aucun des besoins humains ne nous poussent à assassinner, mais nous pouvons le faire. Certains l'ont fait. Par jalouise. Par impuissance.

-Lou, c'est le prénom de l'humaine ? Comment est-elel ? Trouves-tu qu'elle a un caractère différent du mien ? Est-elle sociable ou plus solitaire ?

Delora sourit et demanda, effrayante, avec la soif dans les yeux :

Veux-tu que je te morde ? Ou plutôt, puis-je te mordre tout de suite ou je te torture un peu avant ?

Elle se leva rapidement de sa chaise et se plaça derrière le jeune humain. La vampire mit sa bouche sur la gorge de Peter et ne bougea plus, guettant une réaction.

Peter ne rougit ni ne bouge pas. Il se contenta de rire tranquillement en revanche :

-Tu ne me fais pas peur, Delora, pas toi. Je sais bien que tu ne me mordras pas. Je le sais. Mais si je me trompe, et que tu me mords, je ne ferais rien pour t'en empêcher. Comment le pourrais-je, de toute façon ?

Peter rit à nouveau :

- Alors Delora la vampire veux-tu être amie avec Peter l'Humain ?

Delora s'éloigna et prononça clairement, histoire de se faire entendre :

MINCE !

Elle rit aux éclats...de cristal. Puis elle s'assit à côté de Peter et approcha son visage de celui de l'humain, à tel point que leur nez se touchaient presque. Elle reprit la parole :

C'est vrai, je n'ai pas l'intention de te mordre. Mais si tu me provoques, je pourrais le faire. Et j'accepte d'être ton amie Peter l'humain.

Elle resta proche un long moment, à regarder les yeux de son nouvel ami à travers ses lunettes.

Le visage de Peter d'une joie simple et sincère :

-Oh, merci Delora ! Tu sais, c'est aussi pour me faire des amis que je suis venu ici. J'ai dumal à parler aux gens de mon âge. Là où je vivais avant, les garçons parlaient de résulats de matchs et les filles de nouvelles coiffures quand moi je parlais de livres et d'auteurs. On ne se comprenaient pas. Et toi, tu as eu une raison particulière d'être venue ici ? Où est-ce parce que tu as été désigné uniquement ?

Peter avait oublié la gêne de Delora qu'elle avait de parler d'elle au départ. Il se sentait à l'aisee, désormais. Ce qui est rare chez lui.

Delora ne s'attendait pas à autant de joie de la part du jeune humain. Il semblait qu'il commençait à avoir confiance en lui. Il paraissait moins angoissé. Il lui répondit car il l'intéressait :

De rien, Peter, c'est normal. Pourquoi aurais-je refusé ? Je te comprends, je comprends le langage des livres moi aussi. Pour te répondre, eh bien, je suis venue ici grâce à mon père, il voulait me protéger des conflits inter-clan vampirique.C'est aussi simple que ça. Bon, remets-toi vite à ton écriture que je lise quelques chose. Je veux t'observer.

L'absence de rougeur sur le visage de Peter n'aura pas duré très lontemps !

-Oh, tu sais, j'ai un commencé, mais ce n'est pas terrible.Mais...tiens, lit, tu pourras me donner ton avis.

Peter tendit le bout de papier à Delora, feignant de ne pas y attacher d'importance même si il savait qu'il se mentait à lui même :

"Ce n'était pas la première fois que l'enfant se perdait. A chaque fois que cela arrivait, il était entouré d'inconnus qui eux ne le voyaient pas. Alors l'enfant sentait son coeur battre en concert. Il sentait monter de ses yeux des larmes angoissées en même temps que la panique. Des pensées sans sens lui venaient à l'esprit, sa conscience la bla^mait, en commençant chacune de ses phrases par "Tu aurais dû...".

Cela durait jusqu'au moment où un des visages inconnus le remarquaient. Si c'était un mauvais jour, l'inconnu passait son chemin surpris. Si c'était un jour de chance, l'inconnu souriait, lui tendait la main. L'enfant la prenait. La panique s'étouffait.La conscience se taisait. Les folles pensées s'étaignaient. La vie avait de nouveau un sens. C'était l'espoir qui revenait".

- Je t'avais dit que ce n'était pas terrible, conclut Peter lorsqu'elle posa la feuille.

Delora lut avec plaisir, enchantée. Quand Peter commenta lui-même, elle se fâcha :

Tu peux répéter ? Je rêve, c'est sublime. C'est très bien, j'adore. Avant tu m'intéressais, mais là, je t'admire ! Aller, continue, avant que je ne m'énerve. Je t'observe.

Elle s'assit confortablement sur sa chaise et commença à regarder.

Peter hocha négativement la tête :

- Merci, c'est très gentil.Tu es adorable. Mais c'est à ton tour maintenant.Je t'ai montré un bout d'histoire. A toi de me montrer un poème, ou quelque chose que tu aimes faire. J'aimerais beaucoup.

Delora se sentit gênée, elle n'aimait pas montrer sa vie. Mais elle proposa tout de même :

Tu veux voir un de mes poèmes ? Ou tu préfèrent me voir traquer ?

Elle se leva, prête à le guider ailleurs que dans la bibliothèque.

La voyant prête à partir, Peter répondit :

-Traquer, ça doit être passionnant. Mais tu es sûre que ça ne te gêne pas ? Ce n'est pas un peu...intime pour un vampire ?

Mais tout en disant cela il se levait lui aussi, prêt à la suivre.

Delora fut surprise par la question idiote de Peter :

Non, ce n'est pas intime. Les vampires aiment bien chasser seuls mais pour traquer, aucune inquiètude. Allons à la forêt !

Elle commença à s'éloigner vers la sortien à vitesse humaine, cette fois-ci.

La réponse de Delora claquant avec trop d'évidence pour qu'il fut possible d'en douter, Peter la suivit donc sans remords hors de la bibliothèque.